Les 10 questions essentielles sur le scoring prédictif
1) Le scoring prédictif, c’est quoi exactement ?
C’est un outil d’aide à la décision. Une méthode qui vous dit, en substance : « Ce prospect a 87 % de chances de devenir client, et celui-ci… 12 %. » Pas par magie, mais par l’analyse de signaux faibles, d’historiques comportementaux, de données internes et externes.
Le principe ? Savoir à qui parler, quand, et comment. À l’heure où les cycles de vente s’allongent et où 70 % du parcours d’achat se fait sans contact commercial, le scoring prédictif devient un filtre précieux entre ce qui est urgent et ce qui ne l’est pas.
2) Comment ça fonctionne, concrètement ?
Un bon modèle de scoring prédictif croise plusieurs couches d’information : le passé (vos datas CRM), le présent (comportement web, engagement), et l’environnement externe (levées de fonds, recrutements, actualité sectorielle).
Ce que l’œil humain ne peut pas détecter à l’échelle de milliers de comptes, l’algorithme le repère : une entreprise qui visite trois fois votre page tarifs en une semaine, un décideur qui like vos posts LinkedIn juste après avoir changé de poste, une levée de fonds passée inaperçue. Le modèle score, classe, alerte.
3)Quels sont les signaux qui comptent vraiment ?
Pas ceux que vous croyez. Ce n’est pas forcément le plus gros compte qui est le plus chaud.
Les signaux intéressants sont souvent discrets : une lecture attentive de vos ressources, une participation à un webinar, une montée en puissance sur un sujet clé.
Mais il y a aussi ceux qui viennent de l’extérieur : une restructuration, une nouvelle direction marketing, un projet RSE qui sort. Ce sont ces micro-indicateurs qui, mis bout à bout, tracent un contexte d’achat. Et ça, seuls les outils capables de capter des signaux faibles peuvent le valoriser.
4) Quelle différence avec un scoring "classique" ?
Le scoring classique repose sur des cases à cocher. Il est binaire, statique, figé.
Vous avez 200 salariés ? Vous gagnez 10 points. Vous êtes dans le bon secteur ? Encore 10.
Le scoring prédictif, lui, est vivant. Il s’ajuste, évolue, réagit à l’actualité. Il ne note pas un profil type, il identifie un mouvement. C’est un GPS, pas une carte papier.
5) Quelles données faut-il pour que ça fonctionne ?
Il faut du volume, mais surtout de la pertinence.
Trois grandes familles alimentent un scoring prédictif :
- Les données internes : votre CRM, vos emails, vos relances, les retours commerciaux.
- Les données comportementales : ce que le prospect fait ou ne fait pas sur vos canaux.
- Les données de marché : ce qui se passe autour de lui, qu’il ne vous dira pas, mais que vous pouvez détecter (levée de fonds, nomination, actualité, dépôt de marque).
Plus vous croisez, plus vous scorez juste.
6) À quoi ça sert vraiment pour un commercial ?
À arrêter de perdre du temps.
Dans une journée, un commercial peut passer 60 % de son temps à relancer des prospects qui ne sont pas matures. Le scoring prédictif remet de l’ordre dans les priorités. Il évite les efforts inutiles et maximise le timing.
Un prospect bien scoré, c’est un prospect contacté au bon moment, avec le bon message. Et ça change tout : cycles plus courts, taux de réponse plus élevés, taux de closing en hausse.
7) Est-ce que toutes les entreprises peuvent l’utiliser ?
Théoriquement, oui. Mais dans la pratique, il y a des prérequis.
Il faut avoir des données propres, un minimum de trafic ou d’interactions, et surtout des équipes prêtes à s’approprier l’outil. Le scoring prédictif ne fait pas le boulot à votre place, il vous montre là où vous avez le plus de chances de réussir.
Les entreprises en B2B avec des cycles de vente complexes, ou une stratégie d’ABM (Account-Based Marketing), sont les premières à en tirer des bénéfices concrets.
8) Comment le mettre en place sans se perdre ?
Commencez simple.
Identifiez vos critères de conversion les plus fiables. Listez les signaux que vous pouvez capter. Choisissez un outil qui sait les exploiter. Et surtout, faites des tests. Un bon scoring se construit par itération, en lien avec les retours du terrain.
Les modèles ne sont pas figés : vous les ajustez au fil des mois, selon les vrais résultats. L’important, c’est que les commerciaux aient confiance dans ce que le score leur dit.
9)Quels outils pour le scoring prédictif ?
Vous avez les CRM enrichis comme Salesforce Einstein ou HubSpot, qui proposent des scorings intégrés mais souvent limités aux données internes.
Et vous avez des plateformes comme 6sense, Bombora… ou Decidento, qui intègrent des signaux d’affaires externes pour scorer vos prospects selon ce qu’ils font en dehors de vos canaux. C’est là que la différence se joue : vous ne scorez pas juste des formulaires, vous scorez des intentions réelles.
10) Comment mesurer l’efficacité du scoring prédictif ?
Par les résultats, pas par la promesse.
Regardez le taux de conversion des leads scorés vs ceux qui ne le sont pas.
Mesurez le temps moyen de qualification. Suivez la valeur moyenne des deals générés. Et surtout : écoutez vos commerciaux. S’ils suivent les scores et ferment plus de ventes, c’est que ça fonctionne. Sinon, c’est qu’il faut ajuster.
Un bon scoring n’est pas invisible : il crée de la performance tangible.